Soulager le stress grâce à l’ostéopathie : bienfaits et limites
Mal de dos, torticolis, souffle court, constipation, migraine, troubles du sommeil, anxiété… autant de raisons de faire appel à un ostéopathe. Plutôt surprenant, quand on sait que les massages ostéopathiques visent essentiellement à relâcher les tensions musculaires et à favoriser la mobilité des articulations. Derrière leur apparente diversité, ces symptômes ont en fait un point commun : ils sont souvent révélateurs d’une mauvaise gestion du stress. Alors, quel est le lien entre l’ostéopathie et le stress ? Comment l’ostéopathe peut-il ou elle agir sur le stress et pourquoi ? C’est ce que nous allons voir dans cet article !
Anxiété, stress, ostéopathie : de quoi parle-t-on ?
Commençons par préciser ce que l’on entend par « anxiété », « stress » et « ostéopathie ». L’anxiété est un état diffus lié à la sensation de peur. C’est une réaction psychologique provoquée par l'anticipation d’un potentiel danger.
Le stress, quant à lui, est une réaction physiologique plus nette, qui répond à un choc physique, psychique ou émotionnel.On distingue trois niveaux de stress :
- Le niveau 1, ou « phase aiguë », intervient juste après le choc. Le corps se met à sécréter de l’adrénaline, un neurotransmetteur qui accélère le rythme cardiaque, la circulation sanguine et la respiration. Notre capacité de concentration est alors décuplée, et notre vigilance accrue.
- Le niveau 2, ou « phase de résistance » : lorsque la situation stressante se prolonge, le corps se met à sécréter du cortisol pour opérer un rééquilibrage. D’un côté, le système cardio-vasculaire est sur sollicité afin d’apporter un maximum de sang vers les muscles. De l’autre, les systèmes digestifs, respiratoires, endocriniens et immunitaires fonctionnent au ralenti. C’est pourquoi un état de stress prolongé commence à être problématique pour la santé. Il peut provoquer des tensions musculaires, des troubles digestifs, des faiblesses respiratoires, maux de tête, dérèglements hormonaux, ou encore le développement de certaines pathologies.
- Le niveau 3 : on parle de « stress chronique » en cas d’exposition prolongée et répétée à des situations stressantes. Les réactions physiologiques en chaîne demandent une trop grande quantité d’énergie, pouvant conduire à l’épuisement.
Venons-en maintenant au cœur du sujet : l’ostéopathie. Selon le ministère de la Santé et de la Prévention, cette pratique vise à « prévenir ou remédier à des troubles fonctionnels du corps humain, à l’exclusion des pathologies organiques qui nécessitent une intervention thérapeutique, médicale, chirurgicale, ou médicamenteuse, par des manipulations manuelles musculo-squelettiques et myofasciales ». L’ostéopathie prône une approche holistique de la santé, c’est-à-dire basée non seulement sur le bon fonctionnement de l’organisme, mais aussi sur l’hygiène de vie de l’individu (notamment son alimentation, sa pratique sportive et sa santé mentale). Considérée comme une médecine douce, elle traite certains troubles par voie naturelle, sans médicament ni chirurgie. Comme le souligne le ministère de la Santé, l’ostéopathie reste un complément à la médecine conventionnelle et ne saurait s’y substituer.
Les bienfaits et les limites de l’ostéopathie pour soulager le stress
L’ostéopathe peut agir sur le stress, mais pas dans n’importe quel cas de figure. Dans un premier temps, il ou elle va toujours chercher à comprendre à quel niveau de stress son client se trouve.
Au stade préventif, en cas d’anxiété avant un examen ou une prise de parole en public par exemple, l’ostéopathe est compétent‧e. Il ou elle va pouvoir recommander des exercices physiques (massages, postures…) et de relaxation (cohérence cardiaque, étirements…) pour prévenir la montée du stress, ou apprendre à son client à mieux en gérer les effets.
En cas de mal de dos, torticolis, douleurs aux cervicales, tensions dans le diaphragme ou la cage thoracique, ou tout autre trouble apparu peu de temps avant la consultation, l'ostéopathe est également apte à prendre en charge le problème. Pour cela, il ou elle a 3 moyens à sa disposition :
- D’une part, l’ostéopathie crânienne cherche à solliciter le système parasympathique, qui coordonne l’état de calme et d’apaisement, diminuant ainsi l’hyperactivité musculaire.
- D’autre part, l’ostéopathie viscérale a pour objectif de relâcher le plexus solaire, qui joue un rôle important dans la régulation du système digestif et des émotions. En massant le diaphragme thoraco-abdominal, on peut réussir à libérer les émotions liées à la peur, et à apaiser les troubles digestifs.
- Enfin, l’ostéopathie structurelle vise à soulager les tensions musculaires et les blocages articulaires en massant directement les zones douloureuses.
En revanche, si les gênes persistent, ou si dès le premier rendez-vous, le client souffre déjà d’importants troubles métaboliques, l’ostéopathe doit rediriger le client vers un professionnel de la médecine « conventionnelle », qui utilise des substances actives pour lutter contre les maladies.
En résumé, l’ostéopathie crânienne, viscérale, et structurelle, sont des techniques de massage qui peuvent soulager le stress chez certains patients présentant des symptômes légers. L’ostéopathe peut également agir en prévention, en recommandant aux personnes souffrant d’anxiété des exercices de respiration (cohérence cardiaque, pranayama), de relaxation (marche consciente, méditation), ou encore des activités sportives (yoga, pilates). Toutefois, si le client a été exposé à des situations stressantes à répétition, ou s’il présente des troubles pathologiques avancés, il doit s'orienter vers un médecin « conventionnel » (généraliste, psychiatre, gastro-entérologue…).